Guérilla en Espagne 1936-1960 / Vendredi 28 fév à 20H

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À partir du livre « Maquis » de l’historien Segundino Serrano

On sait généralement que la Guerre civile espagnole (1936-1939), marquée par une révolution sociale, une contre-révolution et le triomphe des réactionnaires a fait plus de 500 000 morts et à peu près autant d’exilés. Il est assez connu que la répression franquiste s’est prolongée bien après la fin officielle de la guerre, transformant le pays en prison et faisant environ 80 000 victimes supplémentaires. Il est beaucoup moins su que, dès la fin du conflit et jusqu’aux années 1950, la seule opposition réelle au régime a été constituée par des groupes armés qui ont continué le combat sur les trois quarts du territoire.

Il a fallu pour cela que des fugitifs intérieurs, certains bloqués dès l’origine dans des régions contrôlées par les fascistes, cessent de se dissimuler pour survivre et s’organisent pour établir, petit à petit, le seul et unique contre-pouvoir, particulièrement dans les régions les plus montagneuses. Il a fallu aussi que des groupes de maquisards, issus de la Résistance en France, partent libérer l’Espagne en envahissant les Pyrénées, ce qui a eu des conséquences inattendues. Il a fallu également que bon nombre de prisonniers évadés ou d’Espagnols persécutés par la police ou les phalangistes ne voient d’autre alternative que de monter au maquis. Il a fallu, enfin, que des régions entières passent du côté de la guérilla car, pour l’action d’un combattant, il faut en moyenne une dizaine de soutiens civils.

Segundino Serrano a déroulé cette histoire en détail, région par région. On y suit, entre autres choses, les débuts des premières guérillas autonomes, le rôle des services secrets anglais et américains durant la Deuxième Guerre mondiale, l’incertitude politique des années 1944-1945, les conséquences de la Guerre froide, le retour de l’état de guerre déclaré dans plusieurs régions, la fabrication de faux maquis par le régime, les nouveaux massacres qu’il va déclencher et l’incompétence criminelle des partis républicains en exil. Il y est aussi question des guérillas urbaines dont certaines, en Catalogne, vont perdurer jusqu’aux années 1960.

Cette histoire a été tue pour des raisons évidentes par le franquisme mais a été aussi volontairement oubliée pour des causes plus surprenantes par son opposition. Particulièrement par un Parti Communiste qui a pourtant été longtemps le seul à s’engager franchement dans la voie des armes.

Et comme l’histoire revient toujours gratter les plaies, cette épopée fracassée est redevenue aujourd’hui un enjeu mémoriel et politique sur le territoire espagnol. Sans compter que dans bien des provinces, elle a toujours fait partie de la mémoire populaire, d’abord à voix basse puis en chansons.

Projection d’un film (23 minutes) présentant l’ouvrage et discussion avec le traducteur.

Pojection du film “Autonomia Obrera”

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Un documentaire consacré aux luttes ouvrières menées en marge des syndicats et des partis politiques dans l’Espagne des années 70.

Un film de : Falconetti Peña et Orsini Zegri

Avec : Pepe Rovira, Clemente, Speedy Gonzalez, Marcelo, Attila, Paco, Jesse James, Jésus-Christ, Juan Carlos Bourbon d’Espagne, Chema, Peter Fonda, El Kabra, des éléphants, Toni, Marga, Santi, etc.

Langue : Espagnol, sous-titré français
traduction/adaptation : Pif & Hercule
Durée : 74 minutes

1975 / 1982 Territoire espagnol. Après 40 ans de dictature, voici le temps de la transition démocratique plus connue comme « transaction démocratique ».
Ils étaient ouvriers, dockers, dynamiteurs à Barcelone, Vitoria, Bilbao. Tous faisaient partie de ce mouvement diffus, sans porte-parole ni dirigeants autre que les assemblées d’usine ou de quartier. Tous rejetaient le patronat, les syndicats, le capitalisme. Certains étaient armés, d’autres pas mais tous défendaient l’autonomie ouvrière. En 1976, l’Espagne était en flamme et « Il fallait (les) écraser (…) car c’étaient des minis soviets » (Manuel Fraga, ministre de l’intérieur)

La démocratie s’en est donc chargée.
Mais l’histoire cavale encore…

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C’est gratuit et on pourra causer de cette histoire effacée de l’Espagne et de ce qu’elle a à nous offrir ici et maintenant.