Quand les nationalismes se font vautours

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Retour sur les luttes de classe en Yougoslavie à la veille de l’éclatement et pendant le conflit armé

Au local CAMARADE, quand on entend le mot « peuple », on se demande bien quel sale coup ils préparent contre le prolétariat. A l’heure où les propositions identitaires se font de plus en plus pressantes, dans le champ de la politique classique comme dans celui des « mouvements sociaux », il nous a semblé pertinent de revenir sur un conflit armé toujours dépeint à travers son caractère identitaire, ses blocs homogènes radicalement opposés, et ses tractations en haut lieu.
Y revenir pour creuser un peu. Et si la guerre d’Ex-Yougoslavie n’était pas le simple théâtre géopolitique d’une guerre fratricide ? Si cette guerre était la réponse capitaliste aux luttes de classe en Yougoslavie dans la décennie 80, c’est-à-dire leur défaite ?
Pour tester ces hypothèses, nous reviendrons collectivement sur l’activité des luttes de classe en Yougoslavie, de 1980 au début des années 90, avec l’aide d’un camarade qui nous présentera pour l’occasion un texte (1) écrit au moment du conflit armé, dont voici un extrait :
« Les divisions nationales expriment et s’appuient sur l’impasse de la situation. Les luttes sociales se heurtaient à une détermination sans faille puisque l’Etat yougoslave n’avait aucune marge de négociation. Au plan international, les résistances aux restructurations étaient vaincues et ne trouvaient aucun relais en mesure de modifier leurs rapports de forces. Ce mouvement ne portait aucune des revendications “démocratiques” qui lui auraient permis de trouver un relais politicien comme cela s’était passé en Pologne. Aucun discours politique, ni libéral, ni social-démocrate ne pouvait s’en nourrir. Sa capacité, réalisée, à mettre un Etat en faillite, qui lui aurait ouvert dans une période précédente le moyen de faire reculer cet Etat, n’intéressait plus personne. Expression vaincue de la capacité de l’affirmation ouvrière luttant pour sauvegarder ses conditions d’existence, il annonce les conditions d’une lutte à mort où il n’y a plus rien à revendiquer. Ce soulèvement a gagné par sa défaite le panache de n’avoir pas délégué sa rage et sa détermination à de quelconques représentants, du moins à aucune force politique en mesure de se réclamer de ses luttes. Raisons qui les ont fait disparaître de la mémoire ? L’exacerbation nationaliste est, comme moyen, l’expression concrète de cette défaite, permettant à l’ancien personnel politique de se maintenir au pouvoir, par un changement de discours, dans le fractionnement de l’ancien Etat et d’y achever la restructuration par la guerre. ».

Nous vous attendons donc le VENDREDI 16 JUIN à 20H au local “CAMARADE”, 54 boulevard Déodat de Séverac, 31 300 TOULOUSE.

Guerre à la guerre et vive la Révolution !

Bad Kids

 

(1) Pour celles et ceux qui souhaiteraient préparer en amont la discussion, nous avons mis en page le texte écrit à l’époque par le camarade qui viendra pour cette discussion, vous pouvez le télécharger en cliquant ICI ou passer récupérer un exemplaire imprimé lors des permanences du local.

Affiche

Pojection du film “Autonomia Obrera”

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Un documentaire consacré aux luttes ouvrières menées en marge des syndicats et des partis politiques dans l’Espagne des années 70.

Un film de : Falconetti Peña et Orsini Zegri

Avec : Pepe Rovira, Clemente, Speedy Gonzalez, Marcelo, Attila, Paco, Jesse James, Jésus-Christ, Juan Carlos Bourbon d’Espagne, Chema, Peter Fonda, El Kabra, des éléphants, Toni, Marga, Santi, etc.

Langue : Espagnol, sous-titré français
traduction/adaptation : Pif & Hercule
Durée : 74 minutes

1975 / 1982 Territoire espagnol. Après 40 ans de dictature, voici le temps de la transition démocratique plus connue comme « transaction démocratique ».
Ils étaient ouvriers, dockers, dynamiteurs à Barcelone, Vitoria, Bilbao. Tous faisaient partie de ce mouvement diffus, sans porte-parole ni dirigeants autre que les assemblées d’usine ou de quartier. Tous rejetaient le patronat, les syndicats, le capitalisme. Certains étaient armés, d’autres pas mais tous défendaient l’autonomie ouvrière. En 1976, l’Espagne était en flamme et « Il fallait (les) écraser (…) car c’étaient des minis soviets » (Manuel Fraga, ministre de l’intérieur)

La démocratie s’en est donc chargée.
Mais l’histoire cavale encore…

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C’est gratuit et on pourra causer de cette histoire effacée de l’Espagne et de ce qu’elle a à nous offrir ici et maintenant.